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Blog'n'roll agité

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Blog'n'roll agité
5 septembre 2008

"I'm back." - Terminator

paris

« - Elle sait qu’elle vient d’en prendre pour dix ans?

- Moins vite elle le saura, mieux ce sera… »

Le lecteur avisé que tu es, à la découverte de cette introduction pour le moins alarmante, est déjà en train de se ronger les ongles avec anxiété. Quoi ? L’aventurière préférée est de retour pour nous annoncer qu’elle a fait une grosse connerie et qu’elle va être enfermée dans nos wonderful geôles françaises pendant dix ans ??? C’est pour ça qu’elle a trois jours de retard alors ! Mon dieu mais en prison, comment va-t-elle pouvoir continuer cette aventure bloguesque ô combien passionnante et indispensable à mon bien être, moi, pauvre lecteur misérable que je suis ? Mais non gros bêta ! C’est gentil de t’inquiéter pour moi, mais cette conversation n’a pas été chuchotée à mon passage dans une salle d’audience par des juges d’instruction peu scrupuleux, mais à la Miroiterie par un père de famille rock’n’roll (que je ne citerai pas pour préserver son intimité) à un autre père de famille rock’n’roll qui venait d’emmener sa fille toute contente à son premier jour d’école.

"Oh non, si elle est de retour pour nous bassiner avec la rentrée c’est pas la peine, je préfèrerai entendre parler de ses vacances et avoir des détails croustillants sur son maillot de bain et ses séances de tartinage de crème solaire entre copines." Sauf qu’il faut bien s’y faire, mon bonhomme, et que la rentrée, elle est bien là. Et qu’en plus je suis pas du genre à passer mes vacances à la mer et encore moins à m'oindre d’une substance aussi grasse que nauséabonde, et surtout pas entre filles. Alors tu m’excusera, mais le résumé de mes vacances, je m’en bats l’œil avec un tibia de langoustine. C’est tout juste si je me contenterai - pour te faire plaisir - de ces deux propositions verbales juxtaposées : c’était génial, je suis crevée. Voilà. Parce que la rentrée, mon chou à la crème de lecteur, elle est bien arrivée, oui. Avec son lot de choses contraignantes à faire et de mauvaise humeur. Car OUI, je suis de mauvaise humeur. Et pour cause : quoi de plus déprimant que de commencer l’année en sachant que le meilleur est déjà passé ? Car en effet, quel concert peut maintenant être meilleur que celui des STRAY CATS, le jour même de la rentrée ???

Et je t’entend de loin, lecteur : « Aaaaaaah ça y est, je vois où elle veut en venir… Bah c’était pas la peine de faire une amorce aussi longue, on a compris ! » Eh bah si tu trouves mon amorce longue, vas-y donc voir chez BlackCandy si mon amorce y est, et apprécie les délicieusement bons articles aux introductions toutes plus fantasques les unes que les autres… Peut-être même tu auras un autre compte-rendu du meilleur concert de l’année puisque l’ami Primu y était lui aussi. Et je ne te fais pas languir plus longtemps, toi qui a raté ce moment d’anthologie pour cause de polichinelle dans le tiroir et autres mouflets à amener à l’école, et toi qui n’a pu te payer ce billet en effet extrêmement cher. Mais qui valait le coup.

Car quel concert, mes amis ! Du début à la fin, de la sortie du métro au dernier accord de guitare, c’était un moment parfait (ou presque mais on attendra la fin de l’article pour parler du point d’ombre de la soirée). Jamais l’on a vu d’ambiance aussi électrique, de public si enthousiaste, de musiciens si déchaînés, et autant de larmes dans les yeux de chaque fan, conscient que c’est la dernière fois, la toute dernière, qu’ils pourront voir le groupe qui leur a fait aimer le rock’n’roll en chair en en os, tous ensemble sur scène.

Votre aventurière préférée, en vraie-fausse fan qu’elle est, est arrivée à 20h15, un quart d’heure après l’ouverture des portes. Trop tard pour être devant. Mais peu importe, quoi qu’il en soit elle est devant le zénith, prête à vivre la soirée qu’elle attend depuis maintenant plus de six mois, et dont elle n’a cessé de parler. Et avant même que le concert commence, c’est déjà LE rock’n’roll, vivant devant ses yeux. Toute la clique rockabilly de paris descendue pour l’occasion, endimanchée, est là. La bande des psychos de paris au grand complet ou presque, quelques punks à chiens sans chien mais avec crête levée et parfaitement taillée, des aînés rock’n’roll dans leur plus beau blouson en jean, des jeunots gominés aux teddys ajustés et jeans repassés, une ou deux familles avec enfants bananés-frangés-sapés-comme-papa-maman, un bébé en poussette et perfecto, quelques jazzmens venus en mélomanes, des surf rockeurs dans leur plus belle chemise hawaïenne, trois ou quatre sosies de Cry Baby, des pin-ups en nombre, les seins en avant et le brushing fifties, et ça sent bon la gomina, l’eau de Cologne et la bière. C’est noël avant l’heure, j’ai pas assez d’yeux pour tout voir. Tu peux pas faire un mètre ou tourner la tète de cinq degrés sans tomber sur un look absolument classe et rock’n’roll. La palme revenant tout de même à cet apollon en trois-pièces léopard et creepers assorties, la banane désinvolte et le claquement de doigts délicieusement rétro. Et ça chante, ça rie, ça se hèle, ça se retrouvaille, ça boit des coups, ça parle avec l’accent parigot, ça colporte les dernières infos underground, ça s’impatiente, ça fait des paris sur la set-list ou le costume de Brian, bref, ça rock’n’roll.

Les deux stands de merchandising sont assiégés, autant voire plus que les stands de bières. Pas très rock’n’roll tout ça… Mais après tout, un tee-shirt des stray cats, même à 30 €, on crache pas dessus, surtout quand on sait combien c’est dur à trouver. Tu ne t’étonnera pas, cher lecteur attentionné, que moi-même j’eusse craqué. Ca a beau être honteux, quand tu verras mon tee-shirt pin-up collector du farewell tour 2008 of the Stray Cats, bah tu sera sacrément jaloux.

Et la première partie commence. Autrement dit l’occasion –non pas de s’intéresser à The hot rod Lincoln, groupe de rockabilly basique extrêmement propre et ennuyeux- mais de tester le son et l’acoustique de la salle. Parce que faut pas déconner, les Stray cats d’accord, mais si c’est pour avoir un son pourrave, c’est même pas la peine. La première note retentit et ô miracle, le son est clair, cristallin, propre, net, rock’n’roll. Et les larmes de soulagement qui viennent avec. Ca promet d’être énorme.

Mais bon, s’éterniser devant un tel groupe tient de la performance, voire de l’exploit sportif, et l’appel de la bière est tellement fort que tu ne peux lui résister. Ca tombe bien, ce cher Primu vient d’arriver ! C’est l’occasion de partager son enthousiasme autour d’une bonne pinte en plastique de bière diluée. D’ailleurs, plus que vingt minutes avant impact. Il serait temps que le troisième larron, celui qui a une invitation le bougre, pointe son nez. En attendant de plus en plus de public arrive, de plus en plus excités. Les stands de merchandising sont déjà dévalisés, les déçus font la gueule. Mais pas longtemps, car on annonce la fin de la première partie. C’est le moment de commencer à se diriger vers la salle. Mais non, un appel inopiné me contraint à rester dans le hall, à attendre ce cher J., N. de son vrai prénom, qui devrait arriver d’une minute à l’autre. Moment d’intense stress. Va-t-il arriver AVANT que les Stray Cats ne fassent leur entrée ?

Par ailleurs on entend déjà la guitare de Brian qui check les amplis. Mondieumondieumondieu ca va commencer. Mais POURQUOI ai-je promis à J. de l’attendre devant la porte ? La lumière s’éteint. Oh non, dimouapaksépavré je vais rater leur entrée sur scène ! Primu, cet ingrat, se précipite sans un regard pour moi dans la salle. Ce que je ne peut lui reprocher tant il a raison. Mais voilà que J. fait son apparition à la porte !!! Il m’aperçois, mais sans attendre qu’il m’ai rejoint, je me précipite dans la salle, juste à temps pour entendre le premier accord du concert.

Et le fameux « hiiiiii » strident qui a fait ma réputation ne peut s’empêcher de sortir de ma juvénile bouche groupiesque. Ce qui arrache notamment un sourire à mon voisin de gauche. Ca y est, j’y suis. Je suis au concert d’adieu des Stray Cats. Même du mal à m’en rendre compte que ce sont EUX, pour de vrai, devant moi. Brian en complet vert amande, la gretsch léopard qui semble jouer toute seule ; Lee Rockeur tout de noir vêtu, accroché à sa contrebasse à l’effigie du chat de gouttière ; Slim Jim Phantom en chemise à jabot et pantalon à couture pailletée. Et il joue de la batterie debout. C’est peut-être un détail pour toi, lecteur, mais sincèrement, pour moi ça veut dire beaucoup. Le Slim Jim il avait tout simplement la classe. Genre on lui a dit « tu te mets là, tu joues » et il a dit « ok » et c’est tout. Il est détendu, il a le regard qui tue, et il est sacrément bon, nomdidiou ! Tout comme le Lee rockeur. Qui n’a pas changé d’un poil. C’est à peine si une ridule vient souiller le coin de son illustre œil. Et il joue tellement bien et avec tellement de doigté que tu as soudainement envie de devenir une contrebasse. Ils sont beaux, ils sont chauds, ils sont désespérément classe.

Sauf qu’à l’arrière de la salle où nous sommes placés (à cause, devons-nous le rappeler, du retard de J. qui pour cela mérite la pendaison), ça bouge pas beaucoup, dans le public. Alors on se décide à aller vers l’avant, on ne peut décidément pas vivre Stray cats Strut au milieu d’une bande d’amateurs de blues qui ferment les yeux, croisent les bras et hochent la tête en rythme.

Certes, essayer d’aller au devant de la salle en plein milieu d’un concert bondé peut se révéler dangereux, surtout s’il s’agit d’un concert de rock empli de fans tous plus hargneux les uns que les autres de conserver leur place. Mais quand on a un J. à sa disposition, c’est chose relativement (voire carrément) aisée. Car outre son imposante carrure, le J. possède une technique imparable, qui consiste à prendre un air taciturne et foncer droit devant soi. Ne reste plus à la frêle jeune fille que je suis qu’à s’accrocher à son pull, et en deux temps trois mouvements, nous voilà devant, à deux mètres à peine des rois incontestés du vrai rock’n’roll. And enjoy.

Mais je suis sûre que tu te poses une foule de questions, lecteur alléché par tant de luxe rock’n’rollesque. Questions auxquelles je vais te répondre sans attendre. Oui, Lee Rockeur est monté sur sa contrebasse. Non, Brian Setzer n’a pas fait une fausse note. Oui, Slim Jim est toujours aussi slim. Non, Brian n’est pas gros, juste en bonne santé. Oui, il y a eu des solos mémorables de cinq minutes. Non, ils n’ont pas vieilli au point d’être incapables de sauter partout. Oui, le public a repris en cœur les paroles de Rock this town. Non, ils sont pas devenus ringards, loin de là. Oui, j’ai pleuré quand a retenti l’intro de Stray cats strut. Non, . OUI, c’était le plus beau concert de ma vie. Comme d’habitude. Sauf que cette fois ça risque de le rester un bon bout de temps.

Mais il reste une question qui te taraude et à laquelle je n’ai pas répondu, monstre que je suis ! Mais QU’ONT-ILS JOUÉ ??? Et pour te répondre, quoi de mieux qu’une set-list en bonne et due forme ?

RUMBLE IN BRIGHTON

7 NIGHTS TO ROCK

DOUBLE TALKIN’ BABY

SOMETHING'S WRONG WITH MY RADIO

CRY BABY

LUST N’ LOVE

STRAY CAT STRUT

RUNAWAY BOYS

SEXY + 17

GENE & EDDIE

GINA
SWEET GENE VINCENT

BLAST OFF

BRING IT BACK AGAIN

FISHNET STOCKINGS

ROCK THIS TOWN

-------------------------

I FOUGHT THE LAW

Et là tu te dis « Quoi ? une seule chanson en rappel ? AH AH ! La voilà la faille, je savais bien qu’ils ne pouvaient QUE être devenus que des enflures, les Stray Cats. Ils l’ont fait, leur faute ! Vite, appelons 30 000 000 de consommateurs pour nous plaindre ! » Et je me verrai forcer de t’arrêter car tu vas comprendre. Car voici le moment où je vais passer un message personnel passablement énervé :

Je voudrai dire à l’enfoiré de fils de raclure de fond de poubelle qui après Rock this town a balancé un couteau à cran d’arrêt à côté du saint pied de l’immense et non moins magnifique Brian, Setzer de son nom de rock star, que c’est une espèce de gerbure de rat de cale, un détritus, une face de Judas, une cloporte mal baisée, un extrait de déjection de porc en rut, un sale BOURGEOIS, et que, non seulement il a privé tout un public de rappel, mais qu’il a également fâché les dieux du rock’n’roll venus à Paris rien que pour leur public, si restreint soit-il, et qu’en plus de ça il a installé une sale ambiance pour toute la fin du concert et la sortie de la salle dans le public déchaîné contre lui. Tu peux être sûr, cher lecteur, que si le pleutre avait été aperçu, les gros titres du parisiens parleraient ce matin d’un corps lacéré et dépecé par des hordes de rockeurs en furie.

Mais mis à part cet anecdote -fort déplaisante, j’en convient- la soirée fut vraiment inoubliable. Le genre de soirée qui fait passer la pillule de la rentrée et de sa cohorte d’emmerdes. Reste plus qu’à espérer que les prochains meilleurs concerts de l’année (j’ai nommé Parabellum+Diego Pallavas, Flying Tartiflettes+Washington Dead Cats, ou encore Wampas au casino de Paris) soient au moins de la moitié du niveau de celui-ci.

Camille, back and happy.

P.S : message personnel : J., tu vois bien qu’ils ont fait Rumble in Brighton, mon chou… Ca t’apprendra à arriver en retard !

P.P.S : Vous aurez remarqué que mon style se fait de plus en plus Proustien, et par là même, mes phrases de plus en plus longues. J’en suis désolée et je tâcherai de remédier à ça par la suite.

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1 juillet 2008

Blog en vacances !

vacances_blog
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clic pour lire

P.S : Tiens, encore un concert à prix exorbitant qui va faire passer les Stray Cats pour des prolos sans le sou : Tom Waits (yes, himself) au grand rex à Paris les 24 et 25 juillet, pour la modique somme de.... 146 € ! Elle est pas rock'n'roll la vie ?

26 juin 2008

Vous reprendrez bien un peu de Tartiflette ? (face B)

Pieds

 

L’inconvénient, avec cet article, c’est qu’en écrivant la face A, je n’avais pas de face B en tête.
L’inconvénient, avec cet article, c’est que j’ai voulu être ambitieuse et que ya plus grand chose à raconter.
L’inconvénient, avec les conditions citées juste au-dessus, c’est que je ne sais pas du tout dans quoi je m’engage.
L’inconvénient, c’est qu’en plus, après un mois de non-postage, d’absence totale et ostentatoire, je crains fort de ne plus savoir écrire.
L’inconvénient, quand on s’excuse d’avance, c’est que c’est pas rock’n’roll.
/rewind

    Aujourd'hui, dans Témoignages, comment un enregistrement a modifié le destin d'un groupe de rock. Ce soir, vous apprendrez comment, après un week-end entier d'enregistrement, de plantage, de solos ratés et recommencés jusqu'à l'atteinte de la perfection (!), de choeurs , de découvertes, d'hectolitres de bière et de whisky éclusés, comment le groupe a resserré ses liens (de pantalon de kung fu), atteint un nouveau stade de sa destinée (si, jte jure) a gagné en public et en maturité (*rire étouffé*), mais aussi comment il s'est cru quitte de concert face à son public pendant longtemps (alors que non, bordel !), comment une fois les concerts repartis, la set-list a été considérablement modifiée, et comment le groupe a du ressortir de vieux morceaux pas joués depuis des lustres, et comment ils ont alors décidé de faire de nouveaux morceaux, et ainsi gagné l'admiration de patrons de bars chouettes, et gagné des thunes à la pelle (ça c'est pour le bling-bling, vous vous doutez bien qu'en vrai c'était pas si mirobolant que ça. Les Tartiflettes sont pas des vendus). Puis vous apprendrez comment cet enregistrement a insufflé un nouveau regain de motivation dans le groupe (ou me trompes-je ?) et comment les concerts qui ont suivi étaient top mortel wakenwol. Ou même carrément punk période "le destroy y'a qu'ça de vrai". On laissera au public la liberté de préférer l'un ou l'autre.
Enfin vous apprendrez comment la groupie officielle a cru que le cd tout prêt atterrirai dans sa cdtèque dès le lendemain de l'enregistrement, et comment, en vraie blonde qu'elle est, elle a déchanté grave sa mère et oublié qu'après la stoudio sécheune, il y a un montage puis un mixage derrière. Et que le premier est souvent à refaire. Et que le deuxième aussi.  Et qu'une fois le mixage définitif, il faut encore concevoir une éventuelle pochette. Que pour ça il faut trouver une graphiste. Faire des séances photos. Décider d'un logo. D'un titre d'album. D'une ligne artistique (*rire étouffé*). Et qu'une fois ces tâches accomplies, il faut aussi presser le cd. Puis le recevoir dans des jolis cartons. Puis les distribuer. Puis les vendre. Et que ce n'est qu'à ce moment que la groupie pourra pousser un énième cri hystérique et être béate de contentement. Ce qui, au final, n'est peut-être pas une bonne chose.

Mais…
L’avantage, avec les enregistrements, c’est qu’à la fin, ça donne un album. Si si.
L’avantage, avec un album, c’est qu’on peut l’écouter à peu près partout et quand on veux.
L’avantage, c’est qu’ainsi on peut exercer sa groupitude wherever whenever forever et plein de trucs en « ever ».
L’avantage, c’est que ainsi c’est pas près de finir. Et ça, on le dira jamais assez, mais c’est chouette.

Camille contente, et impatiente comme le veux la tradition.


Bonus track :

La preuve en images que les tartiflettes sont des hippies :

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20 mai 2008

- Interlude -

Sleep


[Un, deux... Un, deux... Check... check... Ca marche ? Ah c'est à moi là ? ... Eh merde. Bon bah c'est parti. Humhum. Cher lecteurs, compte tenu d'un concours blanc venant de se finir, qui m'a valu un bon mois de pause et qu'il est maintenant nécessaire de fêter, compte tenu du fait que je suis en pleine post-production de l'album des flyin' tartiflettes (je vous ponds la face B du compte-rendu dans peu de temps), compte tenu du fait que je suis en pleine organisation de mes vacances d'été bien méritées, compte tenu du fait qu'en ce moment c'est la folie vous pouvez pas vous imaginer, compte tenu que mon ami Miprus et moi sommes en train de monter une expédition ultra secrète contre le siège des inrockuptibles, compte tenu du fait que flooder sur les forums des groupes de garage essonien ça prend 'achement de temps, compte tenu du fait de plein d'autres choses que vous saurez jamais, je ne suis pas disponible pour le moment, mais vous pouvez me laisser un message après le bip.]

*biiiiiiiiiii...

[AH, attendez ! Pendant que j'suis pas là, profitez-en pour aller voir chez Destroyjanlwi si j'y suis, et écouter son nouvel (et presque premier) album. Par contre, attention, le garçon et quelque peu rock'n'roll, et, comme son nom l'indique, complètement destroy. Cet album sera par ailleurs décortiquéchroniquécritiquéencenséadulé ici même et d'ici peu. Vous pouvez toujours laisser un message après le bip.]

*biiiiiiiiiii...

[Attttt attends ! dernière précision : les prochaines dates des FLYIN' TARTIFLETTES !!! Alors, ils seront (nous serons ?) le 8 juin à La féline avec le public,  le 11 juin à La miroiterie avec Bombyx mori et Golden cadillac ( /!\ lieu FUMEUR bière PAS CHERE !!! SI SI !!!), le 28 juin onsaitpasencoreoù avec les PROUTERS et les GARAGE LOPEZ !!!!! AAAAAAAAH !!!!!! et le 28 novembre à la Mécanique Ondulatoire avec les Lipstick vibrators et les Vibrators (véridique). Y'en aura surement entre-temps, on vous tient au courant ici même. Vous pouvez encore laisser un message après le bip.]

*biiiiiiiiiiiiiii...

[Attends ! ... Ah non rien. Après le bip.]

*biiiiiiiiiiiiiiii...

[Ah si ! Si t'écoutes pas l'album de Destroyjanlwi t'es rien qu'un hippie. En plus je chantes sur une chanson dessus. Et si tu trouves que le son est pourri, c'est que t'es trop vieux. Et si t'aimes pas c'est que t'as pas d'humour. Bip.]

*biiiiiiiiiiiiip*

Camille [on air]

5 mai 2008

Vous reprendrez bien un peu de Tartiflette ? (face A)

micro

Le problème, quand on est groupie, c'est que vous passez toujours pour la cruche (voire la cloche) de service. L'avantage, c'est qu'on est invité aux enregistrements des albums (si on peut cependant appeler ça comme ça).
Le problème, avec les trajets Bourgogne-Paris en voiture avec trois débiles à l'arrière, c'est qu'ils jouent à la console pendant tout le voyage, avec sourire niais et hurlements, qui plus est.
Le problème, avec les filles en voiture, c'est qu'elles veulent toujours s'arrêter pour pisser. Sauf les groupies.
Le problème, avec les parisiens, c'est que à part le plan de Paris, ils ne savent pas lire une carte.
Le problème, avec les retards, c'est que quand on arrive, les autres ont déjà commencé à se murger à faire le barbecue.
Le problème, quand on a pas mangé depuis le matin, c'est que même une simple patate au four vous fait l'effet d'un Bigmac à 4h du matin, par temps de grande disette post-concert.
Le problème, avec les wikenne d'enregistrement, c'est que la bière (et le whisky, pour certains) y coule à flot.
Le problème, avec les musiciens, c'est qu'ils veulent sans arrêt faire de la musique (!)
Le problème, avec les bœufs improvisés, c'est que y'en a toujours qui veulent jouer sur l'instrument dont ils ne savent pas jouer.
Le problème, avec l'alcool, c'est que vous finissez toujours par être un peu joyeux.
Le problème, avec les bœufs improvisés, c'est que ça fait du bruit et qu'on s'entend plus gueuler.
Le problème, avec l'alcool, c'est que vous finissez toujours par être bourré.
Le problème, avec les guitaristes alcoolisés, c'est qu'ils jouent du flamenco à 4h du matin.
Le problème, avec l'alcool, c'est que vous finissez toujours par être complètement torché.
Le problème, avec les gens encore debout à 4h du matin, c'est qu'après ils veulent jouer "freed from desire" de Gala à la guitare acoustique.
Le problème, avec l'alcool, c'est que vous finissez toujours par vous endormir un peu n'importe où.

Le problème, avec les week-ends entre potes, c'est que y'en a toujours un pour mettre Julio Iglesias à fond à 9h du matin.
Le problème, avec les lendemains de cuite difficiles, c'est que la seule chose qui vous fait plaisir, c'est qu'on arrête cette p***** de musique et qu'on vous serve un café serré.
Le problème, quand on est pas prévenu, c'est que la douche à l'eau froide, c'est froid.
Le problème, quand on est debout à 9h30 du matin après une bonne douche glacée, c'est qu'on croit avoir la pêche.
Le problème, avec Flyin' Bertrand, c'est qu'il est le premier à lancer les réglages parce qu'il est hyper-motivé, et que ça, les autres ont du mal à l'accepter.
Le problème, avec Flyin' Tuff, c'est qu'il est vachement sérieux pendant les réglages, et que ça, les autres ont du mal à l'accepter.
Le problème, avec Flyin' Arno, c'est qu'il a essayé d'être carré pendant l'enregistrement, et que ça, les autres ont du mal à l'accepter.
Le problème, avec Flyin' Jérome, c'est qu'en vrai il chante pas en yaourt, et que ça, les autres ont du mal à l'accepter.
Le problème, avec Flyin' Micha, c'est qu'il demande à refaire ses solos quand ils ne le satisfont pas, et que ça, les autres ont du mal à l'accepter.
Le problème, avec les enregistrements d'album, c'est que c'est long, et répétitif.
Le problème, avec les enregistrements longs et répétitifs, c'est qu'on boit beaucoup de bière.
Le problème, avec les enregistrement, c'est que vous finissez toujours par avoir plus de conneries que de musique sur la bande.
Le problème, avec une belle pelouse, c'est que les chanteurs qui ont un peu forcé la veille s'y retrouvent échoués et ronflants dès qu'ils en ont l'occasion.
Le problème, avec les appareils photos, c'est que les autres finissent toujours par vous en vouloir pour cause de photos compromettantes.
Le problème, avec les groupes de garage, c'est qu'ils enregistrent quatorze chansons en même pas une après-midi.
Le problème, avec les match de ping-pong d'après-enregistrement, c'est que j'aime pas perdre.
Le problème, avec le repas du soir, c'est qu'il faut bien le préparer un jour.
Le problème, avec le chili con carne, c'est qu'il est UN PEU FORT en fait.
Le problème, avec les bals de campagne, c'est que c'est souvent plus naze  que ce qu'on croyait. Surtout quand c'est des concerts de saxophone, en fait.
Le problème,  avec les échecs  de bals de campagne, c'est que l'énergie à vite tendance à retomber.
Le problème, avec les bassistes, c'est qu'ils veulent toujours jouer aux "petits papiers". Et l'avantage, c'est que personne n'est d'accord.
Le problème, avec les soirées où l'énergie est retombée, c'est que PLUS PERSONNE VEUT FAIRE LA FÊTE, BORDEL !
Le problème, avec les gens qui veulent faire la fête, c'est que parfois ils s'endorment peu après avoir dit ça.
Le problème, avec les jeunes, c'est qu'ils écoutent Diego Pallavas à fond à 4h du matin.
Le problème, avec les jeunes, c'est qu'ils perdent leurs Ipod et décident donc qu'ils sont bourrés et qu'il est temps d'aller ronfler de concert avec les autres.
Le problème, quand y'a plus personne debout, c'est qu'il faut bien se résigner à aller dormir.

Le problème, avec les week-ends entre potes, c'est que y'en a toujours un pour mettre la radio locale spéciale accordéon à fond à 9h du matin.
Le problème avec les deuxièmes jours d'enregistrement, c'est que les gens sont un peu moins vifs que la veille.
Le problème, avec les chanteurs matinaux, c'est qu'ils ont "besoin" de boire du whisky pour casser leur voix.
Le problème, avec les morceaux de rockabilly, c'est que parfois y'a des choeurs.
Le problème, quand les musiciens font les chœurs, c'est que par désœuvrement ils se mettent à danser comme des débiles.
Le problème, quand on fait les chœurs avec le micro du chanteur, c'est qu'on a trop la classe.
Le problème, avec "I trusted you", c'est que la chanson dure 5 minutes pendant lesquelles douze personnes gueulent sans discontinuer.
Le problème, avec les week-ends vraiment chouettes, c'est qu'on a pas envie de rentrer.
Le problème, avec les dimanches, c'est qu'il faut être rentrés avant la Nouvelle Star.
Le problème, avec les vacances, c'est qu'elles sont inévitablement suivies de ce que les gens normaux appellent communément la "rentrée", et que peu de gens supportent au final.

Camille, rock'n'roll nurse.

Le problème, avec Flyin' Tranber, c'est qu'il aime pas les compte-rendu. Aigri, va.

Bonus track :

Des mots-clés en or...

mots_cl_s

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28 avril 2008

Plagier, c'est tricher.

copieur

Tout article posté après une absence prolongée se doit de commencer par des excuses : je m'excuse de vous avoir laissé si longtemps sans même un petit paragraphe à manger, je m'excuse de ne vous avoir même pas prévenu que je serais absente un long moment, je m'excuse de vous avoir délaissés, je m'excuse de ne pas être digne de confiance, je m'excuse d'être une merde, etc, etc, etc, bla, bla, bla.

Bon, la convention étant maintenant respectée, passons aux choses sérieuses.

Il était une fois deux modestes blogueurs, qui vivaient paisiblement dans une contrée appelée Black Candy, se contentaient d'écouter de la musique de qualité et n'embêtaient personne. La vie suivait son cours, et la partie masculine de Black candy venait de publier un excellent article à la fois léger et informatif sur les noms de groupes, et leurs diverses tendances. Ils n'avaient donc rien à craindre de l'avenir, la permanence bloguesque étant assurée pour les semaines à venir. Il était alors temps de partir prendre un peu l'air aux tout fraichement annoncés festivals de printemps. Mais la misère les attendait au tournant, et une semaine plus tard, la partie féminine de Black Candy tomba sur une vision qui la remplit d'horreur : là, dans un magazine connu que nous ne citerons pas pour ne pas vexer les Inrockuptibles, un journaliste avait tout simplement pompé/vampirisé/honteusement plagié l'article de la partie masculine de Black Candy. Ni une ni deux, elle appela ce dernier pour le lui signaler, et c'est dans un des nombreux trains le menant aux festivals que Prumis (la partie masculine en question) reçut la macabre nouvelle. Ne voulant cependant pas déclarer forfait immédiatement, il acheta (quelle honte) le magazine plagieur, pour vérifier les dires de sa comparse. Et là, c'est le drame. En page 56 du numéro 646 des Inrockuptibles, Muspri tomba nez à nez avec une espèce d'imitation de piètre qualité de son propre travail (oui, le scan est très petit, on ne peut absolument pas lire, aussi vous demanderais-je de me croire sur parole, ou de m'adresser un mail pour que je vous envoie l'article en full HD. Ou alors, d'attendre l'article-réaction de Black Candy, qui dissèquera en détail l'article-attentat, qui devrait paraitre très prochainement). Qui c'était donc permis un tel crime de lèse-majesté ? Qui avait été assez idiot pour penser que cela ne se remarquerait pas ? Les deux compères étaient défaits. Si les journaux musicaux en arrivaient à cette extrémité, c'est que, définitivement, le monde allait mal. Et il allait d'autant plus mal que les deux amis ne pouvaient rien faire. Juste accepter et baisser la tête.

Cette histoire, tout blogueur qui se respecte est hanté par la peur de la vivre un jour. Car en effet, le champ d'action qui suit un tel évènement est réduit. Que peut faire un misérable internaute, même influent, face à un monstre journalistique tel que les Inrockuptibles ? Faire un attentat à la bombe au siège social ? Passé de mode. Entamer une grève de la faim ? Trop "c'est mon choix". Bouder dans son coin ? Inefficace. Voilà pourquoi ce blog ce lève pour tenter d'exposer ce drame à la face du monde : les journalistes des inrocks sont des branleurs.

Je vous entends déjà : elle défend son pote, c'est dans son propre intérêt au final, qu'est-ce qu'on peut bien en avoir à foutre ? Et bien détrompez-vous. Je ne fais que défendre vos propres intérêts, chers lecteurs et amis. Car (réfléchissez un peu, bon sang !) ce que je cherche, ce n'est pas soutenir ce cher Mirpus, qui est bien assez grand pour se défendre tout seul, mais vous permettre d'accéder à une presse musicale de qualité. En effet, si l'article de notre ami s'est retrouvé dans un magazine lu par des milliers de gens, c'est qu'il est apte à devenir lui-même journaliste dans le magazine en question ! Ce qui n'est vraiment pas à délaisser, compte tenu du talent du blogueur. Cela ne vous plairait-il pas de pouvoir (enfin) accéder à une presse musicale de qualité ? De lire enfin des articles qui ne parlent pas des Naast, BB brunes et autres Starshooters du XXIème siècle, mais de vrais groupes qui font modestement de la très bonne musique ? Je sens ton intérêt s'éveiller, lecteur. Te voilà concerné de plein fouet. Je ne saurai alors oublier de te faire signer la pétition :

Pour un monde meilleur, où les Inrocks ne serait plus un torchon scribouillé par des (mauvais) journalistes branleurs et je-me-la-pètistes, mais un magazine d'une qualité presque littéraire,
Pour un monde meilleur, où le travail des blogueurs sera enfin reconnu (et rémunéré, si possible, merci),
Pour un monde meilleur, où les journalistes seraient enfin choisis pour leur travail,
Pour un monde meilleur, où la bière serait gratuite (aucun rapport, mais ça mange pas de pain)
Pour tout cela, merci de signer dans les commentaires la pétition pour la libération du talent journalistique de ce cher Mispru, et son accession éventuelle au crou des inrocks. Merci d'avance.

Camille, défenseuse de la veuve et de l'opprimé.

P.S : Au prochain épisode : comment, pour la troisième fois depuis janvier 2008, j'ai raté le concert du siècle, ou comment le sort ne se lasse pas de s'acharner sur moi.
P.P.S :
A venir également : le compte-rendu du week-end enregistrement du premier album des... je vous le donne en mille... Flyin ' Tartiflettes ! Ça en fait des choses à dire...

9 avril 2008

Black out.

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Dans la société d'aujourd'hui (Putain, ça part hyper mal, comme article. Si si, c'est ce que tu te dis, je le sais.) y'a les trucs chouettes, genre les vidéos clubs, les bières qui s'ouvrent sans décapsuleur et la mort de Claude François; et y'a les trucs pas franchement chouettes. Genre les choux de Bruxelles, la tecktonik© et les sudokus. Ou, dernier exemple en date, les prix des places du concert des Stray Cats. Ahah, c'est là que ça devient intéressant. Le lecteur avisé (et fan des Stray Cats, sinon t'as rien à faire ici) que tu es s'accroche à sa souris, dans l'attente de l'annonce tant espérée de ces fameux tarifs, sensés décider si ça vaut le coup ou pas d'aller les voir. Hé, de toute façon te pose pas la question, ça VAUT le coup. Va voir les vidéos de 2005 et tu comprendra. Toujours est-il que :

- Alors, alors, alors ? Combien ?
- Eh bien cher, mes amis. Va falloir économiser. A partir de maintenant, on coupe les chandelles en deux, on mange des pâtes et encore des pâtes, on utilise l'eau de vaisselle pour laver les sols et on tricote nos perfectos nous-même.
- Ah. C'est si cher que ça ?
- Oui. De 45€ à 67,50€.
-Oug.
-A qui le dis-tu.

Et je sens que ça y est, la révolte monte en toi, tu vas bientôt être tout à fait dans le même état que moi, et on pourra baver ensemble sur l'absurdité du système et la sempiternelle rengaine de la mort du rock. Et tous ça en quelques clics et tapotages de clavier. Si c'est pas beau, franchement, la technologie moderne... Aussi vais-je avancer un argument qui va finir de te mettre en rogne, tiens-toi près. C'est plus cher que Police l'été dernier. Autrement dit, c'est plus cher qu'un groupe suivit par vingt fois le nombre de fans des Stray Cats, qui joue dans une salle vingt fois plus grande, avec vingt fois plus de grands écrans, et qui fait un come-back de vingt fois plus d'années. C'est vingt fois plus injuste. Vas-y, tu peux aller déverser ta bile chez les Cats eux-même( tu cliques là : BrianSetzerSite@comcast.net), mais poliment et en Anglais, s'il te plait. On est pas des bêtes. (Au passage, si tu pouvais dire à Brian que je parle de lui ici et que c'est le meilleur blog du monde de la terre de tous les temps de tous les temps sauf le blog de Eve, je t'en serai reconnaissant. Merci.)

Mais peut-être aussi que ma révolte est due à une déformation professionnelle qui, à force d'aller voir des concerts à moins de 5€ (quand c'est pas gratuit ou sur invitation), me fait considérer chaque prix "normal" de concert comme exorbitant. Mais j'en doute. Déjà premièrement parce que je n'ai pas été la seule à m'élever contre ce détail, et deuxièmement parce que faut pas pousser, 45€ pour voir trois gigolos de 50 berges en moyenne gesticuler sur de la musique has-been que plus personne (sauf des gens comme moi) n'écoute, on en a pendu pour moins que ça. (Vous aurez pu remarquer combien, sur Rockincamille.com, les idoles tombent rapidement de leur piédestal. Mais rassurez-vous, en vrai je les aime d'amour quand même, là c'était juste histoire de faire semblant genre je suis une vraie rebelle, rien à foutre d'insulter des stars intouchables, essayez-donc de m'cogner pour voir).

  Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire, si vous voulez de l'article drôle et enjoué, à la fois informatif et léger, allez donc voir sur Black Candy si j'y suis, lire l'excellent dernier article rédigé par le non moins excellent Pusmir. Moi j'ai pas le courage d'essayer d'être fine et légère, je laisse ça à d'autres, qui en plus le font 'achement mieux que moi. Même que je suis pas du tout jalouse. Jamais. Pas mon genre.

Pour nous conclure, et parce qu'un article de ce blog sans parler d'eux c'est comme le disco, ça devrait pas exister : les Flyin' Tartiflettes seront en concert le 12 Avril (c'est à dire samedi qui vient) à l'Omadis (haut-lieu du punkàsature parisien), 41 rue Doudeauville m° Château-rouge. Soyez-là, d'une part parce que ce sera moins cher que les Stray Cats, et d'autre part parce que les Tartiflettes, c'est toujours chouette.

Camille, blasée avant l'heure.

P.S : En bande-son aujourd'hui, les très teenage Uncommonmenfrommars, Unco' pour les intimes, que je suivais de près quand je n'étais alors qu'une jeune rebelle en mal de bruit. Et c'est là qu'on se rend compte comme les années passent (ça fait AU MOINS cinq ans), puisque j'ai eu la joie d'apprendre que, pendant que j'avais le dos tourné, ils ont sorti un split et deux albums, dis-donc !

EDIT >> Une autre grosse blague ? Dans la fosse, ça coute plus cher qu'assis. Autrement dit, si tu veux kiffer un minimum, faut que tu payes 56€. J'ai envie de pleurer.

2 avril 2008

Le jour où j'ai été une rock star

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Puisque je tiens absolument à garder mon image de groupie écervelée et nunuche, cet article sera entièrement rédigé dans le pur style hystérico-hormonalo-adolescent. Y'a pas d'raison.

Pour ceux qui ont un peu suivi, j'ai annoncé que, à cause d'un malentendu providentiel, les Tartiflettes themselves m'avaient proposé un petit tour de chant lors de leur prochain concert. Ça fait maintenant deux semaines que le concert est passé, il est donc grand temps de vous faire le compte-rendu de ce qui a compté comme un des plus beaux jours de ma vie.

Tout d'abord, commençons par le début, la répet'. Car oui, les Flyin' Tartiflettes sont tellement le meilleur groupe de l'Essonne du monde de la terre entière de l'Univers , qu'en vrais musiciens qu'ils sont (le premier qui rigole reçoit un coup de cuillère à glace dans l'œil), ils répètent pendant DES HEURES avant chaque concert. Je fus donc conviée à la répétition hebdomadaire, dans le but éventuel de voir ce que je valais en vrai, sans MASSACRORS à mes côtés, sans K'fet autour de moi, et sans grésillement dans les enceintes. Autant dire que, le matin du grand soir, je ne pensais déjà qu'au moment où je me retrouverai au milieu du groupe au ("presque") complet, à ânonner les paroles de Psycho des Sonics et Do you love me des  Blues brothers (les moins débiles d'entre vous auront compris qu'il s'agit des chansons que le chanteur des tartiflouzes et moi avions choisies). Soir, qui, au final, arriva plus vite que prévu, étant donné le retard du rer, les vingt minutes de marche que j'avais oublié de comptabiliser, et l'arrivée tardive tant attendue du chanteur. Je ne m'appesantis pas sur la suite de la répétition, inévitablement forte en émotions, et qui fut par ailleurs l'occasion de boire des bières d'une découverte stupéfiante concernant la tessiture de voix du chanteur, mais que je n'exposerai pas ici, pour ne pas faire de déshonneur au charismatique leadeur des Flyin'. Toujours est-il que j'étais embauchée, et parée à affronter le public en délire de la légendaire k'fet de Bures-sur-yvette.

C'est là que l'action se torse (celui qui comprend pas n'a aucune culture cinématographique). Le soir en question arriva bien vite, et avec, tout un panel d'événements qui devaient faire de moi la reine de la soirée (ou peu s'en faut).

La première tâche, en arrivant, consista à obtenir un ticket-conso rien que pour moi, pour pouvoir me la péter devant les potes. Ce qui fut vite réglé, et facilement, quand on considère que je suis en possession d'une paire de nichons et d'une mini-jupe. Mais il y a quand même une justice, préciserais-je pour calmer la fureur des mâles en colère qui considèrent que c'est dégueulasse d'obtenir tout ce qu'on veut juste parce qu'on est une fille : au lieu de 10 consos gratuites, je n'en ai eu droit qu'à 5. Toujours-z-est-il que je venais d'obtenir mon premier ticket boisson de la k'fet, et qu'à ce jour, il est encadré au-dessus de mon lit.

Une fois ce détail réglé, il fallu décharger la batterie et la porter jusqu'à la salle. Tâche facile et rapidement menée à bien, par ailleurs (et là je sens qu'en disant ça, je signe la fin de ma carrière dans les tartiflettes, Tranber et Jérôme ayant fait 24 000 allers-retours en voiture pour récupérer chez untel ou untelle les bouts de batterie qui manquaient. Aussi ne développerais-je pas plus).

Puis le repas fut prêt. Et voilà que je me retrouve à la k'fet, assise à la table des artistes, à manger du rôti de porc aux oignons (par la force des choses, le meilleur que j'aie jamais mangé), à côtés d'artistes tellement mondains et karmatiques que toi-même tu t'évanouirais, à ma place. La consécration, en quelque sorte. Après un an de k'fet (le premier qui dit "petite joueuse" n'est rien qu'un vieux, et un frimeur) à baver devant le repas des artistes sans jamais pouvoir en obtenir une miette, à lorgner dans les backstages dans l'espoir d'entrevoir un bout de chaussette de Jean-Luc Lopez/Paquito Prouters/Batbat Pallavas [rayez les mentions inutiles], et à regarder d'un oeil torve les ticket-conso des membres du groupe, c'est moi qui me retrouve en lieu et place de ceux que, jadis, j'adulais.Voilà pourquoi je n'ai pas honte de le dire -que dis-je, de le clamer- : je suis une parvenue.

Puis l'heure fut aux balances, et après les balances, au concert. Autant la partie pré-concert est passé à une vitesse fulgurante, autant, pour ce qui est du concert en lui-même... Jamais je n'avais trouvé aussi long un concert de punk. Surtout des Tartiflettes. Car vous pensez bien que je n'allais pas intervenir dès le début, ça aurait été abattre toutes les cartes tout de suite, ce qui n'est pas très judicieux, ni très rock'n'roll. Un vrai groupe rock'n'roll, il met du mystère dans sa prestation, il fait des cachotteries et des surprises à son public. C'est pourquoi Jérôme ne me fit signe de monter qu'au milieu du concert.

C'est alors que, le cœur battant et la larme à l'œil, je montais à ses côtés pour vivre le moment qui restera dans les mémoires comme le début de ma carrière musicale. Par contre, à partir de là, tout est allé très vite. Même pas le temps de me mettre sous les highlights et de montrer mes superbes bretelles léopard assorties à mon collant et à la chemise de Jérôme que  Tranber enchainait, prenant au dépourvu le charismatique chanteur qui, pour le coup, commença en retard son premier couplet. Mais selon le principe "on s'en fout, c'est du rock'n'roll", on s'en est foutu, puisque c'était du rock'n'roll. Et voilà que Jérôme me lance un regard. C'est à moi. Alors j'y vais. Mais... mais merde, j'entends rien de ce que je chante... Panique. Alors, tout simplement, j'essaie de me rapprocher du micro. Miracle ! ça marche ! (peut-être étais-ce aussi dû au fait que le patron du lieu avait légèrement augmenté le volume sonore de mon micro. Mais ça, on le précisera pas. Et puis, de toutes façons, on devient pas chanteuse en un jour. Même Patti Smith, elle a du chanter pas assez près du micro, au début).

A partir de là, ça roule comme sur des roulettes (le premier qui dit "pléonasme" est rien qu'un rabat-joie, et un pédant). Je voudrai remercier ma famille, sans qui rien n'aurait été possible, mon agent qui a cru en moi dès le début, J. qui m'as soutenu tout au long de la soirée de ses regards plein de confiance et de ses encouragements on ne peux plus sincères, P. pour avoir écouté jusqu'au bout ma prestation et supporté mes crises groupiesques, et les Tartiflettes pour m'avoir offert cette chance. Sauf que le temps de penser tout ça, la première chanson est finie, et j'entends Jérôme annoncer : "et maintenant, toute seule !". Diable. J'avais oublié ce détail. Do you love me des Blues Brothers, je la chante toute seule. Comme si c'était moi la chanteuse pour de vrai. M'en fout, même pas peur, jamais j'ai l'trac, moi.

Et une deuxième chanson qui est beaucoup plus assurée que la première, beaucoup plus dans-le-micro, beaucoup plus je-suis-une-vraie-chanteuse-moi. Je m'y crois à fond, je me hasarde même à bouger un petit peu (faut pas déconner, t'as cru que j'allais avoir le jeu de scène de Didier Wampas tout de suite ?). Si bien que, quand c'est fini, le seul mot qui me vient à l'esprit c'est "déjà ?". Jérôme reprend alors le micro, me remercie, et je retourne à la vie normale.

La suite ne fut que félicitations de toutes part, odes à ma gloire et dithyrambes à mon passage. Jean-Luc Lopez himself me confia que c'était la première fois que les tartiflettes avaient enfin fait du vrai rock'n'roll (le premier qui me rappelle qu'il avait bu et qu'il était légèrement moqueur se prend une armoire normande sur la gueule.). Le reste du concert se déroula sans encombres, si on oublie la coupure de courant accompagnée de la sirène à incendie qui obligea Flyin' Tranber à se lancer dans un mémorable solo de batterie, et le contrôle de police qui nous valut de rentrer à pied. Mais, quoiqu'il arrive, ce fut (et tout le monde pourra témoigner) le plus grand moment de la k'fet depuis -au moins !- la semaine précédente.

Promis, la prochaine fois, je te préviens à l'avance, et je te mets une invit' à l'accueil.

Camille, mode c'est-le-plus-beau-jour-de-ma-vie : [on]

P.S : je sais que le fait de mettre "Flyin' Tartiflettes" plus d'une centaine de fois dans le texte va amener ici les éventuels internautes (et public potentiel) recherchant des informations sur ce magnifique groupe. Et bien tant pis pour moi.

EDIT >> à la demande générale... les vidéos. Même pas peur que j'assume à fond. Qui c'est qu'a dit que j'avais pas d'couilles ? (oui, je suis un peu susceptible sur le sujet... faut pas m'chercher.)

 

Psycho (celle où on entend rien)

   

Do you love me (celle où Jérôme boit des bières)

30 mars 2008

De la mauvaise habitude d'attirer la merde.

Cassette_tape_by_StupidNick

Parmi mes (nombreux) dons naturels, il y en a quelques uns qui sont absolument fascinants, du fait de leur inutilité. Par exemple, j'ai un don particulier pour rater tout ce qui se cuit à la casserole, même les pâtes, et même la purée en sachet qui, allez savoir pourquoi, ressort systématiquement verte. Don qui fait de moi, vous pouvez le concevoir, la risée de mon entourage, à tel point que même chez moi, ce sont mes amis qui préfèrent faire la cuisine. Mais je suis également touchée par un autre don inutilement amusant, mais beaucoup plus important, et qui régit ma vie nocturne de façon assez dictatoriale : ma manie  systématique d'attirer la merde en soirée. C'en est devenu presque une passion, tellement d'est fréquent. En d'autres termes, je suis docteur ès loose, spécialisée dans le département Fin de Soirées de Merde [NDLR : loose : adjectif anglicisé et djeun's pour désigner quelque chose de nul, de raté, de pas bath du tout]. Vous vous dites surement que je suis une sacrée veinarde, que vous n'avez jamais connu de vraie soirée pourrie, et que ça vous plairait de pouvoir, au moins une fois, briller dans les dîners mondains en racontant vous aussi le jour (ou la nuit) où vous avez ENFIN connu le malheur du looser nocturne. Et bien, réjouissez-vous, car il se trouve que c'est justement votre jour de chance : en effet aujourd'hui, Rockincamille.com vous offre toutes les clés pour réussir enfin votre soirée ratée ! [NDLR : ces astuces sont tirées du "Manuel du parfait fêtard paumé, ou comment réussir sa soirée loose en 5 phases"]. C'est bien simple : suivez le guide (et croyez-moi, il s'y connais).

En néophytes que vous êtes, je me vois dans l'obligation de préciser certaines choses : tout d'abord, sachez qu'un soirée loose se découpe en cinq phases principales, dont certaines sont plus importantes que d'autre, et que nous allons détailler à la suite :

La phase initiale consiste à choisir un évènement de divertissement (au choix : concert/spectacle/soirée crèpes/bar rock'n'roll/bar branché), un groupe avec qui partager ce moment de divertissement (amis/famille/collègues, conjoint si possible mais dans ce cas la soirée sort du contexte "soirée de merde" pour venir se placer dans la catégorie "week-end d'engueulade") et d'une date (un 22 novembre par exemple). Une fois les conditions initiales réunies, il va falloir s'occuper de la partie "ça-s'annonce-mal" de la soirée. Si l'inspiration vient à manquer, on peut, par exemple, piocher dans les idées suivantes : -présence d'individus peu engageants, -mal de crâne persistant, -lieu passible de descente de police inopinée, -voire même concert ou événement inexistant, imaginé par un pote de pote qui connait le cousin du chanteur des bérus et qui lui a assuré qu'ils faisaient un concert sauvage dans un champ près de Melun. Je tiens à préciser qu'il y a d'autres détails qui, plus subrepticement, contribuent à rassembler les conditions idéales pour une vraie soirée loose. Mon devoir est alors de vous mettre en garde : ces détails, de prime abord, semblent au contraire vouloir présenter la soirée sous une bonne aura. Ne vous y fiez pas ! On démontrera plus tard que, vicieusement, ils ne font qu'augmenter le potentiel de loose. Exemples : -alcool à prix attractif, -groupe d'amis au grand complet, -bonne humeur débordante, -promesse d'un concert sauvage des bérus près de Melun.

La seconde phase consiste simplement en le déroulement normal et enthousiaste du début de soirée, et s'accompagne des symptômes suivants : -bonne humeur, -socializing poussé à son paroxysme, -sentiment de bien-être, etc... Cette phase dure plus ou moins longtemps, et sa durée n'a aucune incidence sur l'intensité de la loose qui va suivre.

La troisième phase est LA phase-clé d'une bonne soirée ratée. Celle où tout commence, et s'enchaine. Autrement dit, le moment où tout bascule : -arrivée d'individu(s) importun(s), -concert annulé, -mauvaise nouvelle pesante , -plainte des voisins , -débarquement inopiné de la marée-chaussée. Cette phase s'accompagne d'une montée de frustration, de sentiment d'injustice et d'un retour de la fatigue accumulée tout au long de la semaine. C'est le moment où la bonne humeur tombe, où par dépit on va se jeter sur l'alcool à prix attractif dans le but de "rattraper la soirée", où on va tenter de penser à autre chose, ruminant dans sa barbe des insanités à l'encontre de ce qui vient de se passer. Normalement, la phase de loose pourrait s'arrêter là, et la soirée continuer tranquillement, voire s'arranger. Mais c'est sans compter sur la phase numéro 4.

La quatrième phase n'est qu'un enchaînement de péripéties : c'est le moment que va choisir la copine dépressive pour faire une crise de larmes (quand il ne s'agit pas de soi-même), le pote qui a un peu trop bu pour régurgiter ostensiblement son kébab de minuit (quand il ne s'agit pas de soi-même), le couple d'amis pour se disputer (quand il ne s'agit pas de soi-même), le pote de pote pour perdre son portable (quand il ne s'agit pas de soi-même), la copine imbibée pour aller agresser les skins qui zonaient tranquillement non loin de là (quand il ne s'agit pas de soi-même), ou la voiture pour tomber en panne. Cette phase peut s'accompagner à tout moment d'une arrivée inopinée de la marée-chaussée. Il conviendra au bon looser qui se respecte de faire durer cette phase le plus longtemps possible, jusqu'à la rupture évidente de ladite soirée, se traduisant par le split du groupe dans diverses directions, le jetage hors du bar par un vigile quelque peu bougon, l'intervention inopinée de la marée-chaussée (vous noterez l'importance de cette dernière dans notre processus). Une règle d'or : TOUJOURS attendre le dernier moment, quand c'est VRAIMENT la loose, pour partir. Le parfait looser garde à l'esprit que "tant que ça se passe bien, je reste, je ne commence à songer à partir que quand ça va devenir impossible". Lorsque l'urgence absolue du départ commence à se faire ressentir, on peut alors passer à la phase numéro 5.

La cinquième phase est la plus difficile à supporter, mais la plus essentielle. Il s'agit du retour (ou de la tentative de retour) dans un lieu plus hospitalier : chez soi. Plusieurs options s'offrent alors à vous : si le lieu de la soirée est dans un rayon de moins de cent mètres de votre lieu d'habitation, débrouillez-vous pour vous perdre, ou pour tomber -sous l'effet de l'alcool ou de toute autre substance ingérée à outrance durant la phase 3 ou 4 de la soirée- en grande conversation avec un lampadaire ou un parcmètre. Si votre lieu d'habitation n'est pas accessible à pied depuis le lieu de la soirée, et que vous ne disposez pas d'un moyen de retour motorisé, plusieurs choix sont possibles : le taxi est économique en temps, mais pas en argent. Et d'autre part l'argent a souvent été dilapidé en alcool lors des phases 3 et 4. Reste alors l'option "premier métro", offrant la possibilité de dormir sur les marches d'une station jusqu'à ouverture des grilles, ce qui augmente considérablement le potentiel de loose de votre soirée. Puis reste l'option "bus de nuit", qui est très intéressante par le temps qu'elle fait perdre : cherhcer l'arret de bus, passer une demie-heure a essayer de comprendre le plan, monter dans le mauvais bus, en redescendre trois arrêts plus tard, trouver le bon bus, se tromper de sens, redescendre du bus, le prendre dans l'autre sens,  se disputer avec un passager passablement de mauvaise humeur, s'asseoir à côté d'un individu bavant et  ronflant, s'endormir, se faire réveiller au bout de la ligne par le conducteur enragé, descendre du bus, aller à l'arrêt qui va dans l'autre sens, attendre une heure, se faire voler son portable, monter dans le bus, arriver chez soi à 11h du matin. Ces possibilités sont à tester une à une, elles sont toutes intéressantes dans leur genre, ensuite les préférences varient selon les personnes. Note : cette cinquième phase peut même consister à elle seule tout le processus de ratage de soirée. Si bien que l'on peut passer de la phase 1 à la phase 5, sans passer par les autres, et obtenir tout de même une soirée de merde inoubliable.

Attention ! Il existe plusieurs types et degrés de soirée ratées. Une soirée peut devenir une soirée loose seulement dans les dernières minutes, et puis se rattraper après. Exemple : un très bon concert en banlieue, un retour en voiture très sympathique, rien à signaler; jusqu'à la saisie par la marré-chaussée du conducteur (et de son véhicule), soit-disant alcoolisé (le conducteur, pas le véhicule, bande de moules. Ah, quoique, quand on y pense, avec les litres de bière reversés à l'arrière...). Se genre de situation pourtant indiqué pour faire une bonne soirée à raconter à ses petits-enfants, peut finalement s'arranger : il suffit d'un taxi qui arrive à temps, d'un conducteur de taxi sympathique, d'un ami généreux ouvrant la porte de son appartement, d'un bon matelas au chaud et d'un film intéressant pour rattraper la soirée. Dans ce cas, la soirée est quand même classifiée dans les soirées de merde (l'ami conducteur ayant passé la nuit en cellule, le taxi ayant vidé ton porte-monnaie), mais dans la catégorie "on l'a échappé belle".

Et enfin, dernière mise en garde : vous aurez beau essayer d'éradiquer tous les signes et phénomènes avant-coureurs, comme ne pas boire d'alcool, éviter les soirées où des individus importuns sont susceptibles de vous atteindre, prévoir de rentrer tôt, et être de très bonne humeur, la loose vous rattrape toujours. D'une part parce que, comme dirait l'autre, c'est pas si facile de se contenter d'une bière, d'autre part parce que les individus importuns possèdent une volonté propre et peuvent vous retrouver même si vous essayez de les éviter, et enfin parce que, quoi qu'il arrive, quand on a la poisse, on a la poisse.

Je n'ai rien à rajouter, vous voilà prévenu, vous êtes maintenant parfaitement prêts à affronter votre première soirée ratée, et éventuellement, à obtenir votre diplôme de docteur en loosophilie (pour ce faire, envoyez-moi par mail le récit d'une ou deux soirées pourries, et je vous renverrai en retour le diplôme signé et tamponné qui fera de vous la reine/le roi des fin de soirées merdiques.).

Elle est pas belle la vie ?

Camille, "j'aurai mieux fait de rester devant Ardisson".

P.S : Pour plus d'informations sur les soirées loose, et plus précisément sur la phase de retour difficile, contactez notre cher ami Suprim, spécialiste lui-aussi émérite.
P.P.S : Pour ce qui est du compte-rendu du concert des Flyin' Tartiflettes que j'ai magnifiquement mis en valeur par ma présence scénique méga charismatique, j'y travaille. Vous aurez peut-être même droit à des vidéos si vous êtes gentils.

EDIT >> C'est un grand jour ! j'ai enfin eu la joie de trouver, dans les mots-clés, mes premiers mots-clés notables/bizarres/pervers (rayez les mentions inutiles) : "blonde pulpeuse autour d'une piscine" (tu ne crois pas si bien dire...) "ta gueule je fais du rock'n'roll ma mère" (rien à rajouter, la classe, juste.)

 

20 mars 2008

Quand les soirées karaoké payent.

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Quand je serais grande, je veux être actrice dans les clips de karaoké. Tu sais, la meuf qui tient la main au sosie de Jean-pierre François sur la plage sur l'air de "Titanic", ou encore, celle debout dans sa cuisine en noir et blanc, une serviette éponge autour d'elle, et qui se trémousse sur 99 luftballons ? Tu vois pas de quoi je parle ? Alors t'as jamais fait de soirée karaoké.  Les clips de karaoké, c'est ce qu'il y a de plus kitch au monde, après les danseurs disco. Et là, je vous entends : "Mais merde, pourquoi elle nous parle de karaoké, maintenant ? Elle a eu un accident de cassette d'Herbert Léonard ? Elle a décidé que le rock'n'roll, c'était plus tendance ?". Alors je met le holà tout de suite, d'abord Herbert Léonard mérite autant de respect que quiconque sur cette terre, et puis deuxièmement, c'est vachement rock'n'roll le karaoké, puisque par définition, tout ce qui n'est pas rock'n'roll est rock'n'roll (si si j'te jure, toute façon, à chacun sa vision du rock'n'roll, moi c'est celle-là, alors si t'es pas content...). Et troisièmement, je t'apprendrai, MOI, que les karaokés rock'n'roll, ça existe. Tu me crois pas ? Ok. Va donc faire un tour au sous-sol de La Cantada les troisièmes samedi du mois, entre 20h et 23h, et on en reparle. D'ailleurs c'est le seul karaoké où les gens ne se prennent pas au sérieux, parce que toute façon, le rock qui se prend au sérieux bah c'est même pas du rock. Mais ce n'est pas ce à quoi je veux en venir, revenons-donc à nos moutons et à la question qui vous taraude : mais pourquoi donc vous parlé-je de karaoké ?

Ok, alors retour quelques années en arrière. C'est l'été. Le camping Les vallons est plein à craquer, les touristes allemands rougeauds défilent en short et tongs au milieu des tentes et caravanes, les gamins en vélo débaroulent à fond les ballons dans les allées de gravier qui leur ont valu déjà moult égratignures, et les apprentis cuisto torse-nus font griller leurs saucisses persillées sur leur barbecue dernier cri. C'est bon, le décor est planté. Alors maintenant, tu t'approches de la salle polyvalente, oui, juste là, entre la piscine et l'accueil. Entre, n'ai pas peur, pour le moment elle est vide ou presque, juste un groupe d'ados qui jouent au ping-pong en gloussant et débitant des insanités sur une certaine voisine de tente un peu trop pulpeuse. Alors maintenant, regarde derrière les tables de ping-pong, juste près de ce qui sert de bar lors des soirées dansantes. Tu vois la petite blonde aux cheveux courts, là, assise par terre ? Oui oui, celle avec l'appareil dentaire, l'air renfrogné, les écouteurs dans les oreilles et le tee-shirt de mec. Bon, bah la petite blonde, c'est moi. J'ai 13 ans. Si j'ai pas l'air très bien, c'est que "c'est l'âge qui veut ça", comme dit mon grand cousin. Bon, c'est vrai que je cache ma féminité dans des fringues informes, que je parle pas beaucoup et surtout pas aux autres jeunes, que je déteste les vacances en famille et que je préférerai rester chez moi à lire mes bouquins d'héroic fantasy. C'est pour ça que je fais un peu la gueule. Sauf que là, je suis pas renfrognée comme d'habitude, non. Je me concentre. Parce que ce soir, c'est spécial. Ce soir c'est la soirée karaoké. Et comme tous les ans, je me suis promis de les rétamer, ces petites pouffes de l'allée C. J'ai déjà choisi ma chanson. Elles, elles vont chanter "Pour que tu m'aime encore", comme d'habitude. Sauf que cette fois, c'est pas elles qui gagneront le pass pour la piscine et la tournée de jus de fruit, cette fois, je me suis bien préparée. Et j'ai décidé : je chanterai "Lithium" de Nirvana. Et j'en ai rien à foutre si personne ne la connais, je vais tellement la défendre qu'ils seront tous en admiration. Vous l'aurez, compris, j'ai la méga rage. Je VEUX gagner, cette fois. Eh oh, merde, je me suis pas tapée cinq ans de chœur d'enfant  pour des clopinettes, non ? (quoi ? si t'es surpris c'est que t'es jamais venu ici, Gilbert).

Bon, ce que l'histoire ne dis pas, c'est que la petite blonde a fait un flop complet le soir même, et que, bien qu'elle soit montée sur le bar pendant sa performance, "Pour que tu m'aime encore" a remporté tout l'opinion campingesque, et que de ce jour là, la petite blonde a décidé que, non, plus rien au monde elle ne sera comme les autres. Mais peu importe, parce qu'aujourd'hui, la petite blonde savoure sa victoire, et se dit que ces années "karaoké" ne lui auront pas amené que honte et frustration, et que finalement, ça paye un jour. Tu comprends toujours pas où je veux en venir ? Ok, alors retour en arrière, mais seulement d'une semaine, cette fois. Nous sommes vendredi soir. La k'fet de Bures-sur-yvette est pleine à craquer. Les punkachiens tournent autour de leur centre de gravité une pinte à la main, les hippies en pantalon orange font tourner les joints et les MASSACRORS s'apprêtent à jouer. Et voilà que le charismatique chanteur du "plus grand groupe du monde de rock'n'roll français" tend la main à votre aventurière préférée, et l'aide à monter sur scène. Sur ce, il lui file un micro, et les musiciens commencent à faire résonner les premiers accords de "Harley Davidson" de Brigitte Bardot. Hop, ni une ni deux, votre aventurière préférée se revoit quelques années en arrière, sur la scène de la salle polyvalente du camping Les vallons, prête à enflammer les foules. Et elle se met à chanter, avec une conviction à faire pâlir Djaunhy lui-même. Mission accomplie, la salle est sous le charme, voire même hilare. Alors, satisfaite, votre aventurière préférée redescend dans la salle. C'est là qu'elle croise le tout aussi charismatique chanteur des Flyin' tartiflettes. Et qui, ô miracle, lui annonce : "hé, t'as une sacrée voix ! ça te dirait qu'on fasse un duo ?" Vous pouvez imaginer, chers lecteurs, la joie qui m'envahit à ce moment-là. C'était comme une revanche sur toute une adolescence campingesque traumatique. Quoi ? Tu te demandes si j'ai accepté ? MAIS PATATE, ÉVIDEMMENT QUE OUI !

Bon, ce que l'histoire ne dit pas, c'est que votre aventurière préférée avait un peu abusé du houblon, ce qui a pour fâcheuse conséquence de modifier la voix et de fausser quelque peu la justesse des tons. Mais apparemment, le célébrissime chanteur des Flyin' Tartiflettes aussi, ce qui, au final, revient à la même chose.

Résultat : me voilà conviée, d'ici quelques heures, à la répèt des Flyin' Tartiflettes themselves, mais pour une fois pas en tant que groupie, mais en tant que chanteuse honoraire ! Répétition à l'issue de laquelle le groupe au (presque) grand complet décidera si oui ou non je mérite de jouer avec eux demain 21 Mars, à la k'fet de Bures-sur-yvette (rer B, gare "bures-sur-yvette", après c'est tout droit, tu passes le pont au dessus de l'Yvette et tu te guides au son et à l'odeur de bière). Moi, stressée ? Nooooon, si peu...

Camille, quand la groupie a dépassé le groupe.

P.S : quoi qu'il en soit, viendez demain, parce que même sans moi, les Tartiflettes c'est quand même hyper chouette.

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