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Blog'n'roll agité
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Blog'n'roll agité
27 janvier 2008

"Le seul truc chiant, dans les concerts punk, c'est les punks"

Imagines un peu... LE concert de l'année va débuter, dans trois secondes, et toi tu es au premier rang, et tu sens derrière toi deux cent personnes qui respirent synchrone, tendus vers un seul but, le meme que le tien, qui viennent ici pour prier l'immortel Dieu Rock'n'roll, pour transpirer, hurler, chanter et tendre le poing au ciel tous ensemble. Tu sens une rumeur qui monte derrière et toi tu es là, devant, dans la pénombre, et tu sens que tu va vivre un moment exceptionnel. Et tu te trompes pas. Parceque les Diego viennent de débarquer sur scène. Et que Batbat a mis sa plus belle veste sans manche. Et voilà qu'ils attrappent leurs instruments, ca larsen un peu, tu commences a sentir ton coeur qui bat plus fort, et le chanteur s'approche du micro. "Bonsoir, on s'appelle Diego Pallavas et on vous emmerde !". Ca y est. Cette fois c'est vrai. Le concert que tu attend depuis six mois va commencer. Et toi t'es devant, devant Batbat qui s'apprete à s'égosiller juste pour toi, parceque toi et tes deux-cent copains derrière toi, vous lui avez fait comprendre que sa musique, et bah c'est d'la bombe.

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Premier accord. Tu commences à gueuler. Tradition sacro-sainte oblige, ils commencent par le premier morceau de l'album. Autrement dit ils nous emmerdent... profondément. Et là tu comprend que tes six mois d'attente, la queue à la fnac pour acheter ta place un mois avant, toutes tes rèveries en écoutant l'album, c'était pas pour du vent. Alors tu lèves le poing au ciel, et tu chantes aussi fort que tu peux. Le reste du concert, c'est que du bonheur. La deuxième chanson, c'est ta préférée, tu eructes de joie, mais de toute façon tu les aimes toutes. C'est le plus beau jour de ta vie, et c'est pour ça que quand ca finit, t'es meme pas triste, parceque tu l'as vécu, ce moment, que t'étais là et que t'as rien laché, peu ou prou de la masse de punks derrière toi qui te filent des bleus sur les jambes tellement ils sont en transe. T'es déjà complètement essoufflé quand Batbat annonce : maintenant, place à Parabellum !!! Et là, tu sais que tu l'as vraiment méritée, cette place au premier rang.

 

Cette fois, ya vachement plus de monde en bas. Et c'est normal, quand un groupe tourne depuis vingt ans. Mais toi tu t'en fous, pour rien au monde tu lâcheras ta place en plein milieu, tout contre la scène. Et pour marquer ton territoire, t'étales tes affaires sur la scène, juste devant toi. Ouais, on a le droit, c'est du rock. Et t'attends. Longtemps. Très longtemps. Tellement longtemps que tu te prends à bloquer sur le pied de micro, et à le regarder avec insistance, alors que lui, il t'a rien fait. Mais t'es tellement absorbé que tu te rends pas compte que la lumière s'est éteinte. Alors tu lèves la tête et tu vois, devant toi, Schultz. Enfin, tu devine que c'est lui parce qu'il fait quand même sacrément noir. "Ca va, vous ?" Mais absolument. On ne peut mieux. Surtout quand il prend sa guitare et que les premiers accords de Comme un héros résonnent dans la salle toute moite d'energie et d'amour. Le seul son qui peut sortir de ta bouche à ce moment-là c'est AAAaaaaAAAAaAAAaaaaaah !!! Putaaaiiin ! Et pendant tout le concert, c'est tout ce que tu sauras dire, mis à part les paroles, que tu gueules comme un goret, parceque meme pas peur, demain t'as plus de voix mais tu t'en fout.

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Et chanson après chanson, alors que ça bouge sévère derrière toi, tu te dit que t'as quand même une chance du diable d'être là ou t'es, et de pas avoir à te poser de questions autres que "c'est quoi le prochain morceau". Mais tout à une fin, et Schultz, après une magnifique interprétation de Amsterdam, nous jette à la figure un sale et gluant "merciorvoir". Et tu te retrouve encore une fois dans le noir, les yeux injectés de sang, haletant, pas près du tout à abandonner le combat rock. Mais pas d'inquiétude, tu sais que y'a un rappel, parce que t'as la set-list sous les yeux, à un mètre de toi à peine. Et d'ailleurs, les voilà qui reviennent, sourire jusqu'aux oreilles. Et ils reprennent leurs instruments. Et ils commencent à jouer Bang bang. Les larmes aux yeux, que tu as. C'est ta préférée, et c'est celle qu'ils ont choisis pour le rappel. Alors tu baisses la tête, tu lèves les bras, et tu pleures. Parce que le rock'n'roll, avant tout, ca te transporte dans des contrées que t'arrives toujours pas à connaitre, malgré les millions de concerts que tu traines derrière toi. Ouais, t'es ailleurs, mais t'es bien. Et tu ne reprend ton souffle qu'à la fin de la chanson. Les punks derrière toi gueulent parce qu'ils savent qu'après, ya le medley avec tous les tubes, mais toi tu t'en fout. T'as eu ce que tu voulais. Et t'emmerges de ta rêverie au milieu du medley. Anarchie en Sarkozie, disent-ils. Puis c'est la fin du medley, et le début de Cayenne. Et le déchainement général parce que c'est la plus connue. Puis, pour calmer le jeu, Schultz et ses acolytes jouent What a wonderful world. Et tu sens que cette soirée, t'es pas prêt de l'oublier. Quand ils s'en vont pour de bon, et que la salle se vide, toi tu reste debout, au milieu de la salle, pour t'imprégner de l'ambiance autant que tu peux. La suite de la soirée, tu la passera dans une demie-léthargie, et puis tu rentrera, fatigué mais heureux, en attendant la prochaine fois qu'on te fera oublier comme ça que t'as des problèmes et que t'es mortel.

Camille azimutée.

P.S : J'ai perdu une jambe dans le pogo, si vous avez des nouvelles, contactez-moi.

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Commentaires
J
C'est chouette de mettre une citation de moi en titre d'article. Phrase à laquelle Adonf a répondu : "Ah ouais j'ai eu presque la même réflexion après mon voyage en Afrique"<br /> <br /> Bref, les Diego c'était mieux à la Kfet<br /> Les Para c'était mieux à Gennevilliers<br /> Stygmate c'était mieux quand il vendait les cédés des Prouters.<br /> <br /> Kiss
C
Diego Pallavas, c'est tout simplement le meilleur groupe punkàparoles du moment(bon ok, j'exagère. Mais quand on joue un soir au nouveau casino, avec foule en délire et punkachiens hystériques, et le lendemain, dans un rade pourri avec pilliers de comptoir et son saturé, moi je dis chapeau. Des mecs humains, ces gens-là. Et ça fait plaisir.)<br /> <br /> Des bisous à ceux qui aiment les diego.
E
Diego Pallavas... :)<br /> Je les ai vus en première partie de Gogol Premier, trop bien ! On a même leur CD dans la bagnole, héhé.<br /> <br /> Camille, pleine de bon goût...
C
Si, exactement ! et ma colonne vertébrale ressemble à une aquarelle de Picasso dans sa période bleu/marronasse. Maionçenfoucédurok.
L
Et t'as pas eu les hanches bleues-vertes-rouges? Parce que moi oui..
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